Atelier Basaalt

Catherine incarne un bel exemple de reconversion professionnelle en tant que néo-entrepreneuse. Passée de conductrice de chantiers en étude de sols à artisane  bijoutière, elle manie les réseaux sociaux avec zèle et a su prendre sa place d’entrepreneuse sur ce marché concurrentiel, se créant une belle communauté de followers.

Passionnée par le travail manuel, elle martèle le métal, dans son Atelier Basaalt, coups après coups, afin de créer sa gamme de bijoux rayonnants et bruts, à l’image de sa personnalité qui détone !

Accompagnée par Jobyourself BatiCrea, malgré la limite de ne pas pouvoir bénéficier d’un poinçon pour les métaux précieux, Catherine a su développer une gamme personnalisée et de qualité, en travaillant d’autres matières. L’émaillage à froid, les pierres semi-précieuses (lapis-lazuli et grenat), le cristal de Bohême ou encore le laiton (doré à l’or fin ou brut) sont ses matières de prédilection.

 

Ton projet ?

 

Atelier Basaalt, des bijoux qui pétillent, pour sublimer le quotidien !

« Joie et bonne humeur » …ma philosophie de vie, que j’essaie de transmettre au travers de mes bijoux.

Je me laisse porter par mes envies, mes apprentissages… pour créer de petites collections en laiton et argent, aux univers variés. Mes créations naviguent entre des formes géométriques, inspirées de l’art déco et la poésie du monde végétal, entre la douceur des pierres naturelles et les couleurs étincelantes de l’émaillage à froid, entre la discrétion de l’uni et la folie des imprimés,  entre les différents jeux de texture du martelage. Pourquoi choisir quand on peut tout tenter!

J’ai la chance de pouvoir vendre mes petites doses de bonheur dans plusieurs boutiques à Bruxelles, en Wallonie et au Luxembourg. En parallèle, j’ai développé mon e-shop et je participe à des marchés de créateurs.

 

Dessin @rafikidessine

Basaalt ?

Petite, j’ai reçu un livre de Katia et Maurice  Krafft, un couple de célèbres vulcanologues. Depuis, les volcans sont devenus une fascination, une passion. Je me suis-même rêvée vulcanologue.Lorsque qu’est venu le temps de donner un nom à mon projet, la pierre de lave, le basalte, s’est imposé tout naturellement. Elle représente bien mon caractère : brut, chaleureux et qui peut parfois exploser !

 

 

Ton parcours pro avant JobYourself ?

J’ai fait des études de chimie, orientation chimie de l’environnement. A la suite de mon stage de fin d’études dans un laboratoire du CNRS à l’université de Paris Jussieu, mon chemin était tracé pour le travail en laboratoire mais la monotonie ne me convenait pas.

J’ai atterri un peu par hasard dans le milieu de la dépollution des sols. La découverte du travail en extérieur, du travail manuel, d’un environnement cette fois-ci, presqu’exclusivement masculin, sur mes premiers chantiers de dépollution de nappes phréatiques fût une révélation. J’ai travaillé dans ce domaine pendant 8 années à Paris et 4 à Bruxelles.

Les deux dernières années, je ne m’y épanouissais plus et le besoin de trouver du plaisir et du sens dans une autre activité s’est fait sentir. C’est tout naturellement que je me suis tournée vers mes premiers amours, la création de bijoux

Déjà petite, je faisais des bracelets brésiliens, en perles…que je vendais lors de concours de gymnastique que maman organisait. Lorsque j’ai perdu mon emploi, j’étais déjà indépendante complémentaire et la question est venue à se poser : « rester dans la sécurité de ce domaine ou tenter l’aventure à temps pleindans la création de bijoux ? »

La décision fût prise assez facilement.

 « Il faut tenter maintenant, si ce n’est pas maintenant, ça ne le sera jamais, c’était l’opportunité ! A 36 ans, je me suis dit : lance-toi ! »

 

Un projet né au cœur des Ardennes

C’est grâce à mes racines ardennaises, je suis originaire de Bastogne, et au soutien de mes proches que j’ai pu avancer dans ce beau projet. En effet, mes premières ventes privées ont été organisées par une amie à Bastogne. C’est ma cousine qui m’a trouvé mon premier point de vente, une fleuriste mais bien plus, à Léglise, avec qui je travaille toujours. Le deuxième fût juste de l’autre côté de la frontière Luxembourgeoise chez une ancienne camarade de Bastogne également.

J’ai toujours une belle communauté qui me suit et me soutient dans la région.

 

 

Pourquoi entreprendre dans le bijou ?

A l’origine, il y a la passion de petite fille, mais le vrai déclic est un cadeau d’anniversaire de ma famille : des cours pour apprendre à travailler le métal, couper, limer, souder, polir dans un atelier de Jette. Ce fût la confirmation de ce que je ressentais au fond de moi : le plaisir, la joie de fabriquer, de voir se matérialiser une idée, la satisfaction de vaincre les difficultés et réussir à créer un bijou de A à Z.

Je continue d’apprendre en tentant, ratant, recommençant et en suivant des formations en ligne. Je ne suis qu’au début de mon apprentissage, je me sens toujours ridicule par rapport à celles et ceux qui font des études de joaillerie (un apprentissage, des années de pratique et un travail de précision).

 

« Créer, imaginer, conceptualiser un bijou à partir de la plaque de métal revêt un aspect manuel et créatif qui me passionne ! Même si j’en suis à mes débuts et que je veux encore apprendre et expérimenter ! »

 

Dans la bijouterie, il existe un côté brut que j’aime tout particulièrement, le passé sur chantier n’est jamais bien loin. Par exemple, le martelage de la matière, créer une texture à force de coups de marteau sur un bout de métal, pour le transformer, la soudure et moult autres techniques à apprendre. Je ne m’en lasse pas, les possibilités sont infinies.

 

 

 

L’importance du marketing digital dans mon métier

« Les réseaux sociaux sont vitaux pour mon activité mais c’est en même temps un stress perpétuel d’y penser! »

Les réseaux sociaux, c’est le nerf de la guerre. C’est vraiment eux (ma page Facebook et mon compte Instagram) qui m’ont permis de me faire connaitre ! J’ai réussi à me créer une communauté de followers en racontant mon histoire et mon parcours. Les initiatives locales tels que « Fais-le toi-même » et la Tricoterie,  très actifs dans ce domaine constituent aussi un précieux soutien.

 

Un conseil pour bien communiquer sur ses réseaux sociaux ?

Au début, je communiquais comme si j’étais une entreprise. Je parlais en « nous », alors que je suis toute seule. Cela me pesait et je pense que les gens le ressentaient.

A partir du moment où j’ai arrêté de penser que je devais faire croire que j’étais une entreprise, que j’ai accepté de parler à la première personne de l’indicatif, je communiquais tel que j’étais.

Etre soi-même dans la communication et ne pas jouer un rôle, me semble essentiel pour toucher efficacement sa communauté de followers ! Ne pas faire croire qu’on maitrise tout, montrer ses faiblesses, son humanité.

Personnellement je touche plus monde sur Facebook que sur Instagram, mais je continue à me former et à tenter. J’y raconte ma vie, mes aventures, j’essaye de rester moi-même !

Un autre conseil pour les artisans est le groupe FB « Belgian little market » sur lequel on peut partager ses créations. J’ai publié certaines de mes créations et j’ai reçu beaucoup de retours par rapport à mon travail. Ce qui pour moi est un vrai moteur. Chaque message, commentaire, email est une vraie source de motivation. Il est important d’être réactif, de montrer que l’on est présent.

C’est un métier à plein temps !!!

 

L’accompagnement de JobYourself en un mot ou en une phrase ?

La liberté de pas devoir se soucier de sa marge bénéficiaire, ni atteindre la rentabilité financière directement grâce au maintien des allocations du chômage.

 

Ton coaching en test ?

Le coaching permet de se rendre compte de ce qu’on fait, de se remettre en perspective, c’est-à-dire, se repasser l’historique avec quelqu’un. On a toujours tendance à minimiser notre travail, penser ne pas faire assez, assez bien.  Mon coach me permet de me rendre compte de de  mon avancement, ça fait du bien.

J’ai pu aussi apprendre la rigueur comptable, un bel apprentissage pour moi. Dorénavant, je serai carrée sur ma compta grâce à JobYourself.

 

 

 

Oeil du coach : Stéphane Visentini

« Catherine est quelqu’un de déterminée. Quand elle a un objectif en tête, elle va mettre les choses en place pour y arriver. Elle pose des actions concrètes pour arriver à ses objectifs. 

 

C’est un bel exemple de reconversion professionnelle ! Passer d’un job de sécurité assurée à un projet de création de bijoux et vouloir en vivre,  demande une dose de courage et de détermination. Une belle écoute de soi et de son accomplissement, tout en acceptant de mettre de côté la sécurité de son emploi.

Pour atteindre un beau niveau de facturation avec un métier créatif comme la création de bijoux, ce n’est pas facile, il faut du temps ! Un beau challenge de la montagne à gravir et à la fois une reconversion ! Accepter de passer par une phase d’instabilité financière pour se jeter à l’eau 

Catherine est un talent manuel avec une rigueur administrative et détermination pour entreprendre. Il y a quelque chose qui la nourrit dans son travail avec ses mains et une structure dans ce qu’elle fait !

Elle cherche constamment à s’améliorer et se former : proposer des bijoux en argent, développer ses compétences même si elle est arrivée à un niveau technique suffisant.

Autre point important avec Catherine, elle est devenue mon entrepreneuse modèle au niveau de la communication digitale ! Elle l’a beaucoup développée par elle-même, en se formant et en pratiquant.. Elle l’a fait d’un point de vue physique aussi. Ses résultats étaient meilleurs point de vue de ses ventes digitales mais pas que. J’ai eu de l’admiration pour elle, elle a le contact facile. Le marketing digital, c’est presque un boulot en soi.

Un beau mélange de créativité, de sensibilités marketing et  commerciale. La bonne façon de communiquer au bon moment sur son travail de production créatif. Un beau package pour entreprendre brillamment, sans mauvais jeu de mots !« 

 

 

Pour moi, être entrepreneuse, c’est… ?

« Être entrepreneuse, c’est être responsable de soi-même. »

On a la liberté de faire ce qu’on aime mais il n’y a personne derrière nous qui nous oblige à travailler, ce qui est paradoxal et un grand défi.

Être entrepreneuse, c’est trouver le rythme qui nous correspond et parvenir à s’y tenir ! C’est accepter d’apprendre à se connaitre. J’ai appris à ne pas me forcer les jours où je ne suis pas créative.

J’adore travailler quand j’en ai envie. Je ne suis pas du matin. Je ne commence pas avant midi. Mon compagnon est indépendant, je n’ai pas d’enfant, ça aide. J’aime travailler 14H par jour et pas forcément travailler le lendemain, par exemple. Définir mon propre rythme et m’y tenir.

 

Un conseil pour entreprendre ?

Essayer.

Il ne faut pas hésiter ni avoir peur. Le « sentiment d’imposteur » est notre pire ennemi. Il faut le surpasser et c’est le plus difficile.

Mon conseil serait d’avoir plus confiance en soi et ses capacités !

On se dit souvent que sans études ni formation, on ne vaut rien. L’estime de soi baisse, encore plus quand on se compare aux autres sur les réseaux sociaux. En fait, ce n’est pas parce que tu n’as pas une formation que tu ne peux pas y arriver ! Fonce !

 

Des projets futurs ?

  • Ma première collection en laiton plaqué or par un artisan Belge.
  • Après JobYourself, je compte entrer chez DiES !
  • A terme, j’aimerais peut-être faire d’autres choses, fabriquer des lampes, faire des meubles !
  • Partir en vacances à la fin du mois de septembre. Deux volcans à découvrir, l’Etna et le Stromboli en Sicile.

 

 

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