Ben Siaens est l’initiateur de ‘Rocco Pantalòn‘, un magasin original pour plantes d’intérieur au cœur de Bruxelles. Ne lui demandez pas le lien entre ce nom accrocheur et son activité…il n’y en a pas. « Ç’est agréable à prononcer, ne cherchez pas plus loin ».
Éternel aventurier avec un parcours professionnel hétéroclite, Ben a expérimenté plusieurs métiers avant de ressentir le besoin irrésistible d’écrire sa propre histoire. Impregné d’une histoire familiale d’entrepreneurs, il saisi l’opportunité d’un espace au rez-de-chaussée d’un bâtiment de son frère pour se lancer dans un essai de boutique atypique. Entré chez JobYourself via le contrat de quartier durable Jonction, il est en test depuis plus de 5 mois et bouillonne d’énergie entrepreneuriale créatrice !
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Photo by Jeffrey Vanhoutte ©
En quoi consiste votre projet ?
Je gère un magasin qui est un mélange très spécial entre une boutique urbaine branchée et un centre de jardinage.
Mon offre comprend une large gamme de plantes allant des plus petits cactus à des plantes de plusieurs mètres. Tout cela complété par des pots décoratifs et des outils divers, tels que des sacs de terre végétale ou le classique pot en terre cuite. Mon public cible est constitué de personnes qui recherchent “ce petit plus” et ce, dans presque toutes les gammes de prix. Je suis en quête permanente de fournisseurs et de partenaires avec qui je peux travailler et je n’hésite pas à me rendre jusqu’au Japon pour cela. Dans mon magasin minimaliste et moderne, plantes, objets et lumière créent une atmosphère adaptée où il fait bon rester. Je vise un lien avec mes clients en proposant également des articles de commodité afin que mon magasin reste accessible à tous, tout en étant spécial. Visiter le magasin est une expérience en soi. Les gens vont rêver, cela donne de l’inspiration et l’envie de créer un peu de cette atmosphère chez eux. Ils sont alors immédiatement à la bonne adresse : avec un bon choix de plantes, étayé par une bonne expertise.
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Quel a été le déclencheur pour faire le premier pas vers l’entrepreneuriat ?
Mon frère et mon mentor – conseiller en communication indépendant avec lequel j’avais des relations étroites- avait quitté une partie d’immeuble dans lequel il dirige un petit hôtel. Les idées ont commencé à bouillonner: « Que pourrions-nous faire avec cela sans faire immédiatement des investissements importants ? » Au printemps 2017, nous avons décidé de faire un test éphémère: des plantes d’intérieur! Notre sens du design et de la sélection a été immédiatement apprécié. Les gens venaient de l’extérieur de Bruxelles acheter nos plantes !
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Comment vous êtes vous tourné vers JobYourself ?
Quelques mois plus tard, via à une connaissance alors que mon essai prenait de l’ampleur. En suivant la formation «attitudes et compétences de l’entrepreneur» (Ce programme de formation était organisé en partenariat avec Youth Start dans le cadre du contrat de quartiers durables «Jonction»), j’ai créé 3 versions de mon Business plan. Ca a été travail de longue haleine, mais cela m’a obligé à clarifier, ajuster et affiner mes idées. De temps en temps, encore aujourd’hui, je jette un coup d’œil sur ces projets pour proposer de nouvelles idées, améliorer ou élargir mon activité.
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Qu’avez-vous retenu de la phase de préparation avec JobYourself ?
Conscient que les aspects théoriques et administratifs ne sont pas mon fort, cette phase m’a permis de m’y habituer et m’a offert un cadre. C’était une bonne préparation pour élaborer un dossier de demande de crédit par exemple, que j’ai finalement obtenu après avoir rencontré quelques obstacles.
Comment se déroule la phase de test chez JobYourself ?
Je suis en phase de test depuis environ cinq mois et j’ai toutes les raisons d’être satisfait. Le chiffre d’affaires évolue bien, la décoration du magasin est devenue un ensemble équilibré et mon administration et organisation sont au point. De plus, ma vision de stratégie commerciale commence à se matérialiser. Je voulais combiner le développement du magasin avec des projets écologiques d’intérieurs (des murs vegétaux, de grandes installations suspendues…) en collaboration avec des architectes. Ma boutique attrayante a fait son travail comme une révélation, une vitrine et une passerelle. Ces projets avec des architectes sont venus à moi de manière naturelle.
L’oeil du coach : Filip Monbaliu
« Des entrepreneurs comme Ben, il devrait y en avoir plus. Il entreprend par lui-même, grâce à son expérience professionnelle et de vie polyvalente. Il continue courageusement à chercher sa propre voie et fait ainsi des choix audacieux et volontaires. Chez lui, l’entrepreneuriat est pleinement intégré dans sa manière d’être et dans sa vision de la vie »
Quel est votre plus gros défi à court terme?
Pour le moment, il est difficile de combiner la permanence dans le magasin avec les nombreux contacts extérieurs au projet. Je pense donc à engager quelqu‘un qui pourrait me remplacer au moins un jour par semaine dans le magasin, mais c’est trop tôt.
Je suis extrêmement passionné et créatif dans la recherche de solutions. Je veux continuer à évoluer, à peaufiner. Cette force motrice m’empêche de me reposer, c’est parfois difficile mais c’est plus fort que moi. Heureusement, j’ai également beaucoup de soutien de la part de mon frère. Nous partageons tous deux un grand intérêt pour la beauté et le commerce. Cela nous procure une joie immense de concrétiser cela à travers nos projets. Désormais, ensemble, dans le même bâtiment, la situation rêvée est de se laisser aller à toutes nos envies.
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Quelle est pour vous l’essence de l’accompagnement de JobYourself ?
Pouvoir bénéficier d’un temps pour essayer des choses dans un contexte humain. La forte pression du lancement d’une entreprise et les risques financiers qui y sont associés ne favorisent pas la pensée créatrice, ni de prendre les risques qui s’imposent parfois. Via JobYourself, ces risques sont minimes, on ose plus et on peut se concentrer sur son projet.
Y a-t-il quelqu’un qui vous inspire ?
Ma famille et mon cercle d’amis! Parfois, l’inspiration n’est pas forcément nécessaire. D’un côté, il peut s’agir de la créativité et de la motivation de mes parents, de mon frère, de l’autre côté de l’amour et de la patience de ma chère tante, ou encore du soutien inconditionnel et de la compréhension venus de bons amis. Aussi le dévouement de plusieurs de mes amis dans les démarches sociales ou écologiques, cela m’inspire !
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Utilisez-vous souvent les médias sociaux dans vos communications avec vos clients ?
Oui, mais je commence à douter de leur efficacité dans mon cas. J’y ai mis beaucoup de temps et je ne suis pas sûr que le retour en vaille la peine. J’ouvre le premier dimanche du mois et le premier jeudi jusqu’à 22h00 et je maintiens un bon contact avec les magasins et entreprises de la région, ce qui me procure une plus grande satisfaction et un retour tangible. Je planifie également des événements, avec ou sans mon frère, qui construit son hôtel dans le même bâtiment. Nous avons, par exemple, déjà organisé un premier concert-présentation d’un album de Black Box Revelation grâce auquel nous avons immédiatement été repris aux infos de la VRT.
Que voudriez-vous dire aux personnes qui hésitent à franchir le pas pour lancer leur propre entreprise ?
Finalement, vous ne pouvez pas savoir si cela réussira. Cela demande de la persévérance et une bonne préparation. Un autre facteur très important est de bien s’entourer et de bien choisir ses partenaires. Au moment où ça commence à vous démanger, il faut faire le grand saut et y aller ! Cependant, gardez à l’esprit que ce n’est pas un sprint mais plutôt un marathon qui doit être couru sur toute sa durée. La patience est votre arme la plus importante et il faut savoir quand prendre du recul.
Quelle est la partie la plus difficile de la construction de votre activité ?
Je ne suis jamais complètement satisfait, c’est une évolution constante, je me repose rarement et c’est parfois épuisant. En même temps, c’est aussi le plus facile car je ne peux tout simplement pas faire autrement, c’est ma façon de respirer, ma manière d’être simplement Ben.
