Le garni-quoi ? Le garnissage !
Découvrez cette technique artisanale qui redonne une seconde vie à votre fauteuil favori grâce à l’entrepreneuse Amélie Marchal et son projet Fabric-A.
Avec ses mains expertes et son œil d’artiste, Amélie associe avec talent les motifs et tissus pour moderniser votre assise. Redonner du cachet à une pièce unique, résultat assuré grâce à son travail alliant techniques traditionnelles et modernes. Allant du dégarnissage au maillet, en passant par la création textile avec des artistes, pour en arriver au travail subtil de la couture, Amélie maîtrise tous les aspects de ce métier diversifié.
Sa passion pour l’esthétique, la chose visuelle et la ‘récupération’ de matériaux l’ont menée à être aujourd’hui une excellente entrepreneuse artisane.
Partez à la rencontre d’une entrepreneuse dans le monde de la déco d’intérieur entièrement “fait main”.
Découvrez sa fiche d'entrepreneuse
Dessin de @rafikidessine
Ton projet ?
Le garnissage avec Fabric-A : la tapisserie et la reconstruction d’ameublement.
Assises, chaises, bancs, fauteuils et sofas sont mes amis du quotidien.
« Le garnissage prend tout son sens à mes yeux dans le but de redonner une belle vie aux vieux fauteuils récupérés. Pas besoin d’en construire de nouveaux ! Magnifier ceux qui sont là et éviter de les envoyer à la casse »
2 dimensions passionnantes dans ce métier:
- Refaire les fauteuil de A à Z , à partir de la structure en bois, le reconstruire, soit avec du crin (méthode traditionnelle), soit avec de la mousse.
- L’aspect graphique. Travailler le tissu m’intéresse : faire des associations originales, trouver le motif et le graphisme parfaits selon mes idées et la volonté du client. Le graphisme et le garnissage sont deux dimensions essentielles et liées dans mon travail. Les arts visuels me passionnent
« Un vieux fauteuil terne ayant perdu son potentiel passe entre mes mains et devient une pièce forte et design pour votre intérieur ! »
De l’importance de la récupération, dit « upcycling »
Saviez-vous que +/- 2 millions de tonnes de déchets d’ameublement sont produits chaque année en France ?
Il y a de quoi faire ! Voilà pourquoi mon projet entrepreneurial prend cette dimension à bras le corps. L’idée que mon métier contribue lui aussi (à sa petite échelle) au bien-être de cette planète me plaît beaucoup.
« Il est important que les mentalités changent au niveau de la consommation. Y compris dans le domaine de la décoration et de l’ameublement. Éviter les grandes entreprises de meubles en kit moins solides et donc moins pérennes qui produisent énormément de déchets…»
Le garnissage traditionnel : durée de vie de 100 ans pour vos meubles !
Si le garnissage du fauteuil est réalisé en mousse ou en crin : ils peuvent vivre plus longtemps! En mousse : environ 60 ans et en crin : 100 ans ! De plus, le mobilier ancien a fait ses preuves. Les pièces (assises ou meubles) sont plus robustes que la plupart des mobiliers proposés à l’heure actuelle.
Un métier aux multiples facettes
Un des aspects qui me plait dans le garnissage, c’est la diversité des techniques à maîtriser. Les journées ne se ressemblent pas. Du dégarnissage au pied de biche et au maillet, on passe à un travail de précision avec la couture.
Être entrepreneuse, c’est pour quoi toi ?
Énormément de boulot !
Toutefois, j’ai l’impression de vivre à ma façon. Je ne le vis pas mal car je réalise une passion donc je n’ai pas l’impression de travailler.
Mon parcours professionnel avant JobYourself ?
Après mes études en photographie et en histoire de l’art, j’ai rapidement trouvé un boulot qui alliait ces deux domaines dans le secteur culturel, en tant que chargée de diffusion au Centre Régional de la Photographie du Nord-Pas-de-Calais.
Mais je sentais que le statut d’employée ne me convenait pas tout à fait, du moins dans ce cadre. Chaque idée ou initiative devait être validée. Ce qui finalement limite considérablement le champ des possibilités et actions. C’était étouffant pour développer son travail
J’ai senti que pour pleinement m’épanouir, je devais aller vers un poste/une voie qui m’offrirait plus de liberté.
Passer à un métier manuel, un heureux hasard !
Je suis alors partie travailler à Londres pour apprendre l’anglais et découvrir de nouveaux horizons. J’y ai fait différents stages: dans une galerie d’art et ensuite (un peu par hasard), chez un garnisseur !
Je devais l’aider à travailler sa communication. Ma fonction n’était pas encore liée à l’aspect technique ou pratique de ce métier.
Pour être tout à fait franche, je n’avais jamais entendu parler de ce métier avant ! Je n’y connaissais strictement rien.
« J’ai donc découvert les bases en observant. J’ai contemplé tous les beaux tissus qui se font à l’heure actuelle. J’ai tout de suite été fascinée par la liberté de cette pratique en termes d’esthétique ».
Ca me semblait magique. Je voyais ces vieux sièges abîmés et ternes arriver à l’atelier, et en ressortir avec une telle prestance. Ils devenaient des pièces fortes et uniques. J’ai appris à restaurer les sièges avec les techniques anciennes (en crin) et les techniques modernes (en mousse). J’utilisais une machine à coudre ma vie pour la première fois de ma vie !
Comment t’es-tu lancée dans le garnissage ?
Une formation et c’est parti !
Après Londres et un voyage autour du monde, je suis revenue en Belgique et j’ai suivi une formation en garnissage dans une école de promotion sociale. Ensuite, j’ai continué à apprendre en autodidacte pendant plus d’un an. J’ai essayé de pratiquer au maximum (des projets pour ma famille) pour m’améliorer et me sentir légitime dans ce nouveau métier. Quand j’ai eu assez confiance en la qualité du travail que je proposais, j’ai entrepris les démarches chez JobYourself dont j’avais découvert les services sur le web.
JobYourself en 1 mot ?
Une opportunité en or !
L’accompagnement de JobYourself ?
J’ai commencé par la phase de préparation de projet en collectif ! Phase importante à faire. Elle permet d’avoir une réflexion sur comment formuler et présenter son projet, quelles sont ses spécificités et comment les mettre en avant ?
« Avec les autres entrepreneurs du groupe, je recevais des regards très objectifs sur mon projet. De nouvelles idées viennent auxquelles je n’avais pas du tout pensé ! »
Ensuite, la phase de test représente une opportunité unique. C’est un réel soutien pour oser se lancer et prendre doucement confiance en soi, se sentir légitime dans son projet avant de faire le grand saut vers l’indépendance complète.
L’œil du Coach : Isabelle Baligant
« À travers son métier de tapissière-garnisseuse, Amélie nous emmène dans un univers très coloré.
Grâce à sa maîtrise de techniques parfois compliquées, elle trouvera également les solutions les plus adéquates pour répondre à des projets sur mesure pour des particuliers comme pour des entreprises.
Son coup de cœur ? La restauration de fauteuils des années 50 à partir de matières et motifs colorés. Elle restaure fauteuils, sièges, tabourets, têtes de lit selon les envies et elle apprécie conseiller ses clients pour les rendre uniques.
De nature timide, Amélie a parfois douté de son projet. Mais elle s’est accrochée et le nombre de projets qui lui sont à présent demandés lui ont donné raison. »
Ton plus grand défi ?
Le plus grand défi, comme pour la beaucoup de petits indépendants, reste de gérer seule autant d’aspects différents à la création d’une entreprise. Renforcer et réaliser son métier en lui-même. Puis la communication, les contacts avec les clients, les devis, etc.
Les incidences du covid-19 sur mon projet ?
Au mois de mars, lors du début du premier confinement, j’entrais en période test chez Job Yourself. Les quelques commandes qui étaient planifiées ont été annulées. Plutôt un flop comme démarrage. Mais tout s’est débloqué d’un coup et les choses vont maintenant très bien.
J’ai beaucoup de demandes en ce moment. Et assez qui se concrétisent (mon planning est rempli jusqu’au moins janvier, voire février).
Est-ce dû au fait que les gens passent plus de temps dans leur intérieur? Que le budget voué aux vacances peut être investi ailleurs? … je ne sais pas mais finalement je pense faire partie d’un des rares domaines qui est encore plus ou moins épargné par cette crise).
Et pour la suite ? Des projets à venir ?
J’aimerais réussir à vendre plus de créations personnelles. Les quelques fauteuils que je fais d’avance sont malheureusement plus difficiles à vendre. Les commandes fonctionnent donc généralement mieux car le siège (qui a déjà une valeur sentimentale pour ses propriétaires) est personnalisé en fonction de leurs goûts et de leurs intérieurs.
Je suis néanmoins contente, car je constate que les personnes qui viennent vers moi apprécient mon univers. Elles viennent avec des idées de tissus qui me plaisent !
Pour la suite, j’aimerais développer des collaborations avec des artistes pour créer des tissus 100% originaux et magnifiques pour le bonheur de nos petits yeux.