PORTRAIT Lucie Duchesne : Une aventure entrepreneuriale collective, un nouveau souffle dans le textile bruxellois !

L’équipe de WeCo : Lucie, Adeline, Lisa & Jade

 

Boule d’énergie transmissible, des étoiles plein les yeux, Lucie Duchesne fait partie des personnes qui, à peine rencontrées, vous fait vous sentir bien. Naturelle, rêveuse et idéaliste, cette jeune femme est à l’image de son projet entrepreneurial WeCo. Elle a réussi le pari de poser des bases solides dans le secteur ultra “cloisonné” du textile durable.

À 28 ans à peine, elle quitte JobYourself avec un Awards sous le bras (catégorie ‘Sustainable’) et crée sa propre coopérative via DiES, entourée d’une équipe de choc.

Découvrez l’histoire de cette entrepreneuse, qui malgré les embûches, a eu l’intelligence de se faire accompagner depuis ses débuts et a su maintenir le cap. Lucie prône un ‘slow entrepreneurship’, à l’image de la finalité sociale de WeCo.

 

Consultez sa fiche d'entrepreneuse

 

Dessin par Rapaguva Dessine
Raphaël de la Com’

Ton Pitch ?

When style meets respect!

 

WeCo Store se lance le défi de rendre davantage visibles et accessibles les marques de vêtements, accessoires et linges de maison confectionnées dans le respect de l’environnement et de l’humain. Notre sélection est vendue dans notre boutique, à Ixelles, et chez Yuman, le nouveau centre commercial circulaire et durable à Bruxelles. L’occasion de renouveler votre garde-robe en toute simplicité et avec plaisir !

WeCo Store est un projet de coopérative qui a aussi pour but de rassembler des personnes qui ont l’envie de promouvoir, de montrer qu’un(e) autre mo(n)de est possible :  un monde où le respect des travailleurs, de ses conditions et de l’environnement prime sur tout le reste.

 

Venez découvrir notre boutique : Rue Armand Campenhout 65 à Ixelles

Comment as-tu lancé ton projet ?

« Remettons à César ce qui est à César ! » (rire)

C’est mon ex-associée : Mélanie Maudoux (Mel) qui a lancé le projet WeCo Store et que j’ai rencontrée au Déclic tour en 2017. Le Déclic Tour est un programme qui stimule la capacité d’agir et se positionne comme un propulseur de projets collectifs, engagés et inscrits dans les principes de l’économie sociale. Je venais alors de quitter mon travail d’employée en tant que business manager dans une société de conseil en ingénierie (ayant étudié cette thématique).

J’étais admirative de Mel et Mathilde qui lançaient le projet en 2017. J’admirais leur courage d’oser, de se lancer et de passer à l’action, se dire : « Go ! On y va, on se sent investie d’une mission et on fonce !!! ». C’est lors d’un petit lunch entre copines en janvier 2018 que Mel nous a annoncé que Mathilde quittait le projet. Je n’ai alors pas hésité longtemps à contacter Mel et la rejoindre dans l’aventure !

Mel et moi avons porté le projet ensemble entre février 2018 et avril 2019

Un secteur textile polluant ?

Le projet est parti d’un constat clair. On ne s’en rend pas facilement compte mais l’industrie textile est la 5e la plus polluante au monde.

La mode ce n’est pas seulement acheter des vêtements, c’est bien plus. Il faut réapprendre la valeur du vêtement, de l’accessoire : c’est-à-dire reprendre conscience de tout le travail, l’énergie et le temps que la confection de celui-ci a demandé. Mais il faut aussi apprendre à le sélectionner pour qu’il nous mette en valeur et que l’on ait ainsi envie de le garder longtemps : un habit que l’on aime dans lequel on se sent bien qu’on a envie de chérir. En fait, être bien dans ses… chaussettes (rire) ! Et puis, il est nécessaire d’apprendre à l’entretenir pour le garder le plus longtemps possible.

 

Un message aux consommateur·rices ?

Réfléchissez bien avant d’acheter vos vêtements et faites-le test « How dirty is your closet ? » (“Comment pollue votre garde-robe ?) sur le site web thredup. C’est très bien fait et ça fait réfléchir !

 

 

Ton parcours professionnel avant JobYourself ?

J’ai étudié l’ingénierie civile en électromécanique ou énergétique (je préfère ce terme) à Liège. Je voulais travailler dans tout ce qui était énergie renouvelable ! Je ne me suis jamais vraiment sentie ingénieure en fait mais j’étais déjà fortement soucieuse dès mes débuts professionnels des questions de l’environnement (la planète, les gens) et de sa préservation.

 

Pourquoi avoir fait le choix du secteur du textile pour entreprendre ?

Quand j’étais petite, je rêvais de devenir styliste ! J’ai aussi toujours eu l’impression que les vêtements que je porte ont une influence non négligeable sur mon état d’esprit. C’est cela, la puissance du vêtement : se vêtir n’est finalement pas si anodin. Comment on se sent dans son habit, ça influence la vie et comment tu vas vivre ta journée !

 

Retrouvez une partie de notre sélection chez Yuman, centre commercial dédié à l’économie circulaire

 

Comment avez-vous connu JobYourself ?

Via Coopcity !

Après que le projet ait émergé durant le Déclic Tour, Mélanie a postulé pour l’accompagnement Seeds de Coopcity : 7-8 mois pour consolider et mettre les bases du projet WeCo. Ce qu’on y apprend ? Le travail sur le BMC, le plan financier, 1001 outils pour l’entrepreneur, travail sur la gouvernance, plan communicationnel.

En parallèle à l’accompagnement chez Coopcity, via notre candidature à l’appel à projet « Auberge Espagnole » de hub.brussels, (coaching & retail incubation), nous avons eu l’immense opportunité de tester notre concept store dans une réelle boutique, en mode pop-up store (magasin éphémère)

Malgré tout ça, nous n’avions pas la possibilité ni les ressources pour nous lancer directement dans l’aventure. Nous avions encore besoin d’accompagnement et JobYourself était l’opportunité en or pour entreprendre sans stress financier et pour se concentrer à fond sur l’activité pendant 18 mois : se donner les moyens de prendre cet envol !

 

WeCo représentant l’entreprenariat slow fashion à la slow fasion day & night

 

La période de test chez JobYourself : une association s’arrête pour une autre ?

Pendant que Mélanie était coachée par Anthony pour le suivi financier (les comptes de résultat, etc.), je développais la communication en parallèle avec Hélène Cochaux, coach en communication de Coopcity.

Après quelques mois de test chez JobYourself, Mel a décidé de prendre une autre direction professionnelle et personnelle.  C’était indispensable pour moi de me donner les moyens de réaliser ce qui était important à mes yeux : reprendre les rennes et continuer avec WeCo tandis que Mel allait vers son envie. Étant à l’écoute l’une de l’autre, nous avons géré cela de manière très bienveillante.

Chez JobYourself, je me suis sentie hyper bien accompagnée dans cette grande transition du projet. Mon coach Anthony et Jennifer de la compta étaient là pour faciliter les choses. Mon coach m’a beaucoup rassurée pour la reprise des tâches de Mel que je ne gérais jusqu’alors pas du tout !

 

Notre « Sustainable Award » reçu pour finir en beauté notre parcours JobYourself !
Photo par Lio Photography

 

Heureusement, de nouvelles personnes gravitant autour du projet WeCo s’y sont investies de plus belle et j’ai pu déléguer mon quotidien de travail à Adeline et Lisa afin de reprendre les tâches de Mel, que je ne maîtrisais pas encore. Un bel apprentissage en prenant du recul : de nouveaux outils, arriver dans le monde du financier dans lequel je ne me sentais pas forcément à l’aise…

Chez JobYourself, je n’ai jamais senti le coaching comme une contrainte.  Durant ces 18 mois, j’ai pu faire appel à leur aide selon mes besoins. Ce n’est pas toujours rose mais ces balises d’accompagnement, ces professionnels qui t’entourent et qui te mettent à disposition des outils et leurs compétences, ça crée un environnement très sécurisant pour entreprendre ! C’est bien plus que juste pouvoir maintenir ses allocations de chômage.

 

Pourquoi avoir enchaîné les structures pour vous accompagner ?

Parce que je voulais entreprendre en réduisant les risques, pallier à la peur de perdre la sécurité tout en jouissant de la créativité de créer son propre métier. Grâce aux différents accompagnements, j’ai brisé ma croyance qu’entreprendre, c’est casser sa sécurité. Oui, tout au long de l’aventure, on connaît inévitablement des moments difficiles mais on peut réellement entreprendre le plus sereinement possible en s’entourant de professionnels de l’accompagnement entrepreneurial ! Avancer en s’associant, petit pas par petit pas, en étant guidées ! Profitez de l’offre d’accompagnement diversifiée à Bruxelles et créez-vous le métier qui vous convient vraiment !

 

Défilé slow fashion organisé à la boutique dans le cadre du « Citizen Spring Brussels »

 

L’oeil du coach : Anthony Houssa

Si je devais définir Lucie, « Ambassadrice slow fashion », je pourrais utiliser le concept de WeCo:

  • respect: sans aucun doute une des qualités principales de Lucie! On se sent à l’aise avec elle et une relation amicale peut s’installer sans mettre à mal la relation coach-coachée.
  • durable: l’aventure de WeCo aurait parfois pu faire passer l’Odyssée d’Omère pour une balade du dimanche! Et Lucie est toujours là!
  • partage: tout qui l’a croisée à l’entrée de JobYourself (lorsqu’elle remplissait ses documents de frais) pourra vous le dire, elle aime parler et communiquer sa passion, sa motivation et son dynamisme!
  • transparente: tout est toujours clair lorsque Lucie partage de l’ Elle sait où elle va et elle sait en parler.

Il m’a été donné l’opportunité de suivre le projet WeCo au sein de JobYourself. Je sais combien avoir une activité d’achat-vente est complexe et combien il peut être difficile de devoir naviguer entre la réalité des flux financiers, des changements de stock, de la facturation, etc., mais aussi des particularités qui résultent du fait d’être en coopérative d’activités. Cela demande à l’entrepreneur une bonne connaissance et maîtrise du suivi de l’activité, ainsi qu’une excellente communication avec son gestionnaire comptable (Jeniffer et puis Reda en l’occurrence).

Mélanie, qui était à l’initiative de WeCo, s’occupait seule du suivi financier et j’avais donc au début peu de contacts avec Lucie, qui me donnait l’impression de rester en retrait et de ne se consacrer qu’à des tâches plus liées à la communication.

Lorsque Mélanie a quitté le projet pour s’atteler à d’autres aspirations personnelles, Lucie s’est révélée et a repris les chiffres en main et d’une belle façon, tout en naviguant au sein d’un projet qui a bien évolué. La dimension « coopérative » se renforce et WeCo est dévenu une belle petite équipe.

Ce que j’appréciais particulièrement chez Lucie, c’est qu’elle est consciente de ses points d’attention et n’hésite pas à se remettre (parfois assez fortement) en question. Nos séances de coaching étaient d’une extrême richesse car Lucie, vive d’esprit, retrouve rapidement l’énergie pour rebondir dès qu’elle perçoit une toute petite possibilité d’évolution.

Accompagner les débuts de WeCo, et surtout Lucie, était pour moi une belle aventure entrepreneuriale et je suis persuadé que la route pour elle(s) sera encore pleine de surprises et de succès !

Un conseil pour celles et ceux qui n’osent pas se lancer ?

Si j’avais la vieille Lucie de 80 ans face à moi, j’aimerais voir ses yeux qui brillent et qu’elle me dise qu’elle peut partir sereine car La Lucie actuelle aurait été vers ce qui l’animait, sans jamais regretter. M’imaginer face à cette Lucie-là et me dire : « j’ai fait ce que j’avais à faire », voilà ce qui me plaît !

Du coup, un conseil serait : suivre l’élan de vie que tu as à l’intérieur de toi et faire confiance à cette énergie qui te fait vibrer pour rentrer en résonance avec la vie ! Car quand tu mets le doigt dessus et que tu prends du recul, tu te rends compte que tu ne peux pas te tromper. Tout est aligné, il te reste à suivre le mouvement, à te laisser porter et profiter (dans les rencontres qu’on fait, les décisions de vie qu’on propose). Voilà mon conseil ! Car finalement, « autant choisir le bateau sur lequel tu as envie de braver la tempête » et puis la bonne nouvelle c’est que, ouf, après la tempête, les mers deviennent plus calmes.

 

Cérémonie des JobYourself Awards 2020
Photo par Lio Photography

L’accompagnement de JobYourself en un mot ?

C’est : « Aaaaaah ! Soulagemeeeeent », une bouffée d’air !

Pour moi, JobYourself, je le vois comme quelque chose de tout doux et léger, comme des mains qui te guident et poussent vers le haut !

 

Pour moi, être entrepreneuse c’est… ?

Oser !
Oser passer à l’action, se faire confiance, faire différemment, oser ne pas écouter ce qu’on te dit, se mettre en danger pour être alignée avec soi-même, oser se réaliser ! En fait, dans ma vision de l’entrepreneuriat, c’est oser mettre la priorité sur soi !

 

 

Le plus grand défi pour WeCo ?

Pour l’heure, je pense que WeCo relève assez bien le défi ! En prenant du recul sur nos débuts de projets, le départ de Mel, l’arrivée de nouvelles associées. Malgré tous ces changements, on est là !

Pour moi, parvenir à exprimer mes besoins au sein d’une association et apprendre à mettre mes limites ! Surtout par rapport à mon investissement en termes d’énergie et de temps pour me sentir en équilibre.

 

Entreprendre : une question de collectif ?

C’est clair et net ! Avec WeCo, j’ai pris conscience du pouvoir de l’association ! Je ne l’aurais pas fait toute seule…

Dans mon équipe actuelle, j’ai beaucoup de chance ! Adeline et Lisa, respectivement fortes de leurs expériences précédentes, savent pertinemment ce que ça implique de lancer un projet entrepreneurial. Elles sont d’ailleurs les premières à me rappeler à l’ordre quand le projet prend trop de place dans ma vie privée et qu’il faut se reposer.

Entreprendre ensemble, c’est bien plus stimulant : le fait d’être en équipe, l’idée de co-créer un projet, unir des forces, ses ressources et différentes personnalités. Ça permet de créer un projet qui promet d’être pérenne et qui, surtout, répond à un réel besoin sociétal. Le projet WeCo répond bien à un besoin collectif et non à un besoin individuel.

 

 

Questions-réponses lors de la SLOW fashion day & night

Un conseil pour entreprendre à plusieurs ?

Ne pas négliger le temps et l’espace nécessaires pour prendre soin de cette association entrepreneuriale. Il s’agit de clarifier le plus possible les besoins et les envies de chacun. C’est essentiel de clarifier le cadre de l’entreprise.  Heureusement, des structures accompagnent à cela. Se laisser de la place pour entendre les besoins de l’autre et y veiller constamment.

Qu’est-ce qui te passionne là-dedans ?

Rencontrer, mettre en place des collaborations et concrétiser des partenariats. Avec d’autres acteurs actifs dans le durable, on se rend compte qu’on regarde tous et toutes dans la même direction et on se soutient dans le développement de nos projets. C’est passionnant et motivant !

 

 

Après JobYourself, une entrée chez DiES la coopérative d’emploi ?

A l’image de WeCo, on a toujours fait petit pas par petit pas. Alors qu’on vient de relever le défi du lieu pour installer notre boutique au Châtelain, il s’agit de reconstituer une équipe. On réfléchit par rapport à la coopérative. On a envie de se laisser le temps de créer la coopérative WeCo en mode « slow entrepreneuriat », en accord avec notre finalité sociale et le projet finalement. DiES permet un soutien aux entrepreneuses qui veulent voler de leurs propres ailes mais qui ont encore le petit stress de couper les filets, de faire du saut en chute libre et lâcher le parachute J

DiES, selon moi, c’est s’autoriser à se consacrer à ce qui constitue le cœur du projet : c’est-à-dire développer la suite de l’aventure en étant toujours soutenues dans la compta et la gestion des RH.

 

 

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