PORTRAIT : Sam Boribon, L’art du management via le feedback en mode 3.0

Ayant lui-même expérimenté le manque de feedback de la part de son manager lorsqu’il était salarié, Sam Boribon a créé son projet d’entreprise sur base de cette problématique. Passionné par le ‘people management’ et le ‘leadership’, ce jeune entrepreneur est parvenu à s’entourer avec brio de professionnels pour monter Frizby, une app qui encourage et facilite le feedback en entreprise.

Partant d’un besoin et de la réalité quotidienne, Frizby est une app qui contre le manque de reconnaissance des employés en facilitant le feedback entre les managers et leurs équipes. Bienvenue dans le monde d’une jeune startup digitale made in Brussels.

 

 

Dessin par Rapaguva Dessine

Ton pitch ! Quel est ton projet ?

 

Frizby est une solution digitale pour améliorer le feedback en « one-to-one » entre manager et employé, dans un but d’améliorer la stabilité dans les équipes et le bien-être en entreprise.

Pour assurer une implication et une motivation constante des employés, il est essentiel de donner du feedback à ses employés. Voilà le secret et l’art profond du ‘people management’.

En développant le projet, je me suis rendu compte que le feedback donné de vive voix, lors d’un « one-t-one » individuel est celui qui a le plus d’impact pour les employés. Cependant, cet exercice peut s’avérer compliqué pour certains managers et peut être chronophage. C’est pourquoi Frizby automatise les tâches redondantes et guide les managers pour qu’ils puisse coacher efficacement leurs employés.

Frizby amène ainsi une solution concrète à cette problématique chronophage tout en améliorant le bien-être entreprise.

 

Sam et l’équipe Frizby (Ludovic Gustin – développeur, Olivier Bourdoux – CTO, Sam, Juliette Miart – Business Development, Théo Rouillier – Marketing Digital, Antoine Vaillant – Content Manager)

 

Une solution digitale pour un problème humain ?

Oui ! La technologie vient aider ici une problématique de contact humain ! Comment faire un feedback efficace ?

D’un point de vue pratique, on a remarqué qu’un feedback efficace était composé de 4 grandes dimensions : un contenu sur lequel communiquer, la planification d’une date de rendez-vous, la prise de notes et la constitution de plans d’action.

L’app. Frizby permet d’automatiser la totalité de ces tâches et donc de gagner un temps précieux. A titre d’exemple, pour faire un feedback bihebdomadaire vers ses employés, l’app prépare le contenu en envoyant des questions de préparation aux employés, puis elle génère un rapport au manager. Pendant l’entretien, elle permet aussi de prendre note et de faire des plans d’action. Toutes ces informations sont rassemblées et ensuite partagées vers chaque employé.

 

Le feedback récurrent, une tendance culturelle ?

Donner du feedback de manière récurrente et en continu n’est pas très commun dans la culture d’entreprise en Belgique… C’est une tendance qui nous vient plutôt des Etats-Unis où la pratique est très commune.

Nous voyons ce feedback récurrent comme un coaching continu, un complément à l’évaluation annuelle, qui selon nous, ne participe pas tant à la motivation des employés qu’à la négociation salariale.

Un bon feedback récurrent revient à dire : « Dis-moi comment t’avances et je te montre comme je peux t’aider ».

 

 

Ton parcours professionnel avant JobYourself ?

Après mes études en gestion, j’ai travaillé 1 an en tant qu’auditeur financier puis comme consultant dans un grand cabinet d’audit. Être consultant, c’est réfléchir à comment aider une entreprise à régler une problématique. Ça me plaisait bien. J’ai travaillé sur divers projets de digitalisation dans des banques, notamment la digitalisation de procédures pour faciliter le quotidien des travailleurs.

De nombreux collègues démissionnaient suite à la pression horaire et au manque de reconnaissance dans le travail. J’ai subi moi-aussi le même manque de feedback individuel, ma motivation en a pris un coup. Heureusement, ça m’a donné l’idée de mon projet entrepreneurial ! Valoriser le feedback pour contrer le manque de reconnaissance des employés, voilà le combat dans lequel je me lançais.

Selon moi, le challenge des entreprises est d’attirer les talents et de les garder.  Avec Frizby, on ne s’occupe pas de les attirer mais bien de les garder.

 

 

Comment as-tu lancé le projet Frizby ?

J’ai démissionné et rejoint l’incubateur « Start it @KBC Bruxelles » ! Il faut pitcher pour être sélectionné.

Cet incubateur, entièrement gratuit, offre 18 mois d’accès à des bureaux, des workshops, des formations et un réseau d’entrepreneurs. Ça m’a inspiré et poussé vers le haut !

La pire erreur que j’aurais pu faire aurait été de commencer directement à développer l’application sans consulter le marché et les potentiels acheteurs.

Heureusement, j’ai opté pour une « Méthodologie LEAN » de développement d’entreprises. C’est-à-dire que j’ai été voir les entreprises pour leur présenter mon idée et analyser leur problème pour un bon feedback manager-employés. J’ai ainsi obtenu des accords pour faire des projets pilotes en entreprise et c’était parti !

Un projet en associé ?

Oui tout à fait !

Au tout début, c’est un ami qui a développé la première version de l’app, tandis que je m’occupe de la dimension commerciale et orientation stratégique. Sur base des essais en entreprises, j’ai été voir des investisseurs pour sentir le marché potentiel. Ils étaient prêts à nous suivre, c’était très encourageant.

Nous avons obtenu un financement pour le développement technique de l’app.

A partir de ce moment-là, il était temps de passer à la vitesse supérieure et j’ai trouvé un associé, Olivier Bourdoux, informaticien et entrepreneur, qui s’occupe du développement de l’application.

 

 

Comment as-tu connu JobYourself ?

Via un autre entrepreneur de l’incubateur. Etant au chômage suite à ma démission, c’était une solution sur mesure pour me lancer. Grâce aux investisseurs, j’ai pu couvrir le développement de l’app en attendant de pouvoir la lancer réellement sur le marché et avoir les premières facturations. Et grâce à JobYourself, je pouvais démarrer sans risques financiers pour moi.

 

Ta « Phase de Test » chez JobYourself ?

Mon coach, François-Xavier, a énormément challengé mon projet. Il m’a aidé à repasser sur une série d’essentiels : mon pitch, le plan de communication, le positionnement de Frizby. Bref, on a revu le projet de A à Z et j’ai adoré ! C’était l’opportunité d’avoir un œil très nouveau sur mon projet, un regard externe avec une expérience forte de conseils, notamment dans ses compétences. Je suis très heureux d’être tombé sur lui, j’ai eu de la chance avec mon coach et lui suis reconnaissant de m’avoir secoué et poussé dans mes retranchements pour affiner mon Business!

Ta vision future ?

A un mois de la sortie de la coopérative d’activités, je suis à nouveau en recherche d’investisseurs! Maintenant qu’on a testé le projet et qu’on a l’équipe, on veut grandir !

Et on prépare le « Web Summit » à Lisbonne. Le plus grand salon européen en technologie ! Du coup, c’est une occasion unique pour être à côté d’acteurs de l’innovation. On a été sélectionné pour pitcher devant un jury. C’est une super occasion de se faire connaître !

 

 

L’oeil du coach : François-Xavier Randour

Sam est venu en 2 temps chez JobYourself, ce qui constitue en soi un parcours intéressant. En Février 2018, il est entré dans la coopérative avec son projet « prêt à facturer » mais en est ressorti en mai 2018. Il ne facturait pas assez car il avait confondu 3 notions différentes dans le développement de son projet et avait besoin de les retravailler : ses prescripteurs, ses utilisateurs et ses financeurs. Pour ne pas « gaspiller » ses mois de test, nous avons stoppé.

 

Le temps qu’il fasse pivoter son BMC et qu’il développe mieux les choses, il revient plus tard en septembre 2018 avec son projet modifié et des clients à facturer.

 

Cela prouve ses capacités et ses qualités entrepreneuriales : Sam rebondit, s’adapte et change l’angle de tir de son projet sans hésiter !

 

De plus, il est à l’écoute des remarques de son coach et surtout de ses clients. Se remettre en question ne lui fait pas peur. Il est résilient. En bref, il ne perd pas le Nord et s’il faut bifurquer et changer de cap, ce n’est pas un souci, il le fera. Je souhaite qu’il me donne un pourcentage de la revente éventuelle de sa structure comme il a le vent en poupe 😉

 

L’accompagnement de JobYourself en un mot ?

Challenging !
Le coach m’a challengé sur tout ce que je mettais en place, une réelle remise en question.

 

Pour moi, être entrepreneur c’est… ?

Se jeter dans le vide !

 

Un conseil pour se lancer ?

S’attaquer à un problème qui les passionne ! Comme c’est difficile, il faut s’attaquer à quelque chose qui nous passionne sinon on risque d’abandonner.

Y a-t-il quelqu’un qui t’inspire ?

Je lis pour le moment le livre «The making of a manager » de Julie Zhuo, manager chez Facebook. Elle parle de toutes ses galères dans la boîte, ça m’inspire vraiment et me donne plein d’idées. Je vous recommande de le lire.

 

 

Le plus dans votre métier ?

Implémenter Frizby chez Frizby (rires) ! Plus sérieusement, j’adore manager mon équipe ! Ce que j’aime bien faire, c’est voir là où chacun est le meilleur, trouver des forces et les motiver. On utilise du coup Frizby chez Frizby J

Exemple concret : grâce au feedback en continu reçu de notre stagiaire graphic designer, j’ai appris qu’elle adorait organiser des événements et qu’elle était douée pour ! Du coup, elle est gère notre participation au « Web Summit en Portugal » et elle le fait très bien.

Selon moi, notre diplôme nous enferme dans nos capacités. C’est tout ce que tu fais en dehors des études qui guidera ta voie et tes passions. Le diplôme est juste un passeport dans le monde du travail mais ne doit pas dicter ce que tu vas faire.

 

Le plus grand défi dans votre métier ?

Décrocher le téléphone pour appeler des clients. Ce qu’on appelle dans le jargon du « cold calling » : « Bonjour, je suis le CEO de Frizby… » Je déteste faire ça même s’il le faut ! Vivement qu’on engage un commercial plus doué que moi là-dedans !

 

Entreprendre, une question de collectif ?

Carrément ! Tout seul, je ne l’aurais pas fait.
Il faut bien s’entourer de professionnels compétents dans leur métier. Je suis très content de le faire un associé, de pouvoir parler et partager la même vision. C’est crucial de se sentir soutenu.

 

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