Reliek
Une force tranquille émane de Nicolas Speck. Qualité non négligeable pour entreprendre !
Passionné par l’histoire des objets et leur transmission, passant son temps à chiner et déambuler dans les brocantes bruxelloises, c’est avec conviction que ce jeune entrepreneur s’est consacré à son rêve de transition de vie : devenir antiquaire et créateur d’ambiance.
Grâce à son passé d’analyste financier et son talent pour la déco d’ambiance intérieure, il a su ouvrir sa boutique Reliek à Bruxelles en plein COVID. Malgré la rénovation à gérer et tout en continuant à se former en alternance à l’efp. Des multiples casquettes et expériences cumulées qu’il active avec brio pour tirer un maximum de profit de sa période de test d’activités chez JobYourself.
Téméraire, Nicolas est la personnification du bon entrepreneur : Il se lance pour suivre ses envies et n’hésite pas à prendre des risques financiers pour aboutir à ses rêves. Bustes, tableaux, objets de déco à gogo, bienvenue dans le monde des antiquaires !
Illustration par @rafikidessine
Ton projet Reliek ?
Reliek, c’est :
- Un lieu, une boutique, un écrin où l’on trouve des objets anciens, sans contraintes d’époque ou de style, rassemblés en collections.
La boutique est située près du Cirque Royal, rue de l’enseignement n°26 à 1000 Bruxelles.
- mais aussi des services de décoration d’intérieur, de recherche de “la perle rare” et d’accompagnement à la vente d’objets de famille.
Le placement d’objets chez le client représente une chouette plus-value. C’est un vrai avantage. Je pioche dans ma propre collection et je m’occupe d’acheter des objets avec lesquels je décore chez eux. Ce qui fait que, contrairement à d’autres décorateurs, je ne prends pas de commission.
Les collections atypiques de Reliek
Comme je n’ai pas de contraintes d’époque ou de style, j’aime mélanger les genres. Je fonctionne avec des collections originales que j’ai créées :
- « Apollon » : mise en avant de la beauté masculine (des bustes, tableaux, etc.). Je suis le seul sur Bruxelles qui propose ça !
- « Sublimante » : l’objet qui embellit, réhausse une décoration sobre, l’objet hors du commun et très esthétique.
- « Les Basiques »: indispensables et intemporels.
- « Les Imparfaits » objets abimés. Les traces du passé y sont visibles mais n’enlèvent rien à l’âme de l’objet.
- « Mon précieux » : des objets relatifs à l’univers du luxe, à la signature d’un artiste coté par exemple.
- « Kids »: pour les enfants, des jouets et du mobilier.
- « Guest »: des objets d’autres artisans et entrepreneurs bruxellois sympas, pour les vendre dans la boutique. De préférence faits main et local. Du macramé ou des fleurs séchées par ex.
Pour leur sélection, je fonctionne beaucoup sur l’esthétique. Je ne m’arrête pas forcément sur la cote d’un artiste.
Antiquaire VS brocanteur ?
Le brocanteur achète et vend dans l’état.
L’antiquaire lui, valorise l’objet en le restaurant. Il est aussi souvent spécialiste d’une époque (exemple du 19e ou vintage, etc.)
Je me situe entre les deux mondes. Je chine les objets et les met en scène dans mon magasin. Je ne me définis pas comme antiquaire ou un brocanteur en tant que tel. Je me vois plutôt comme un « créateur d’ambiance ».
Décoration d’intérieur & création d’ambiance
Ça fait partie des choses que je préfère dans mon métier !
Je développe l’activité décorateur d’intérieur dans laquelle j’ai déjà eu des expériences.
J’adore trouver les objets idéaux et les placer chez les clients, à l’endroit parfait, les éclairer d’une lumière qui les sublime.
« Tout l’art est de faire en sorte que l’œil soit amené avec beaucoup de douceur et de sérénité vers quelque chose de beau. Créer une harmonie entre l’objet et l’endroit où il se trouve. »
À titre d’exemple, le vert de ma charte graphique fonctionne bien avec ce qui est doré et ce qui brille. J’aime travailler avec des couleurs mates, des ambiances profondes. J’aime les choses avec profondeur et que l’œil puisse se poser à plusieurs endroits alors qu’il observe l’environnement qui l’entoure. C’est important car chaque objet possède une histoire !
« Dès que je suis invité quelque part d’ailleurs, je regarde et je pose des questions sur les objets et leur histoire ! Je ne peux pas m’en empêcher.»
Ce qui te fait vibrer dans ton métier ?
Ce que je préfère, c’est aller chercher, partir à la chasse aux objets ! Passer des heures en brocante à tout retourner 😉 Et faire des chouettes rencontre. Même s’il tourne autour de l’objet matériel, mon métier reste très humain ! Lorsque je m’occupe de vendre des objets provenant d’héritage de famille, ce sont des moments de grandes émotion. De plus, on peut trouver parfois des trésors !
D’où te vient cette passion pour les objets anciens, les reliques ?
De mon enfance !
Ça a commencé chez ma grand-mère avec les objets qu’elles avaient rassemblé tout au cours de sa vie : des objets familiaux, de tableaux, des meubles. Tous me fascinaient. Savoir qu’ils avaient appartenus aux autres membres de la famille et transmis de mère en fille me touchait. Comme si, je rentrais en contact avec mes ancêtres via ça ! Pour moi, c’est un des rares métiers qui est si intergénérationnel.
Il paraitrait que déjà petit, je collais des gommettes sur les meubles que j’aimais, pour les avoir plus tard ! la genèse du métier est enfoui en moi depuis longtemps.
Ma mère m’a aussi transmis ce goût des objets anciens ! On passait des heures à chiner et en brocante. D’ailleurs, mon premier salaire à 18 ans, a été dépensé dans un miroir doré du 19ème siècle.
Grandir grâce à Instagram ! Lauréat d’un Label digital bruxellois
Oui, j’ai eu la bonne surprise d’avoir été sélectionné comme lauréat des « Labels du commerce » pour la catégorie développement digital de la Ville de Bruxelles !
En 6 mois, une communauté de 700 abonnés a commencé à suivre mes aventures sur Instagram. C’est long et organique comme croissance de communauté. Je me focalise sur les objets et mon travail dans le contenu que je partage.
Pour le moment, tout ce travail de communication digitale ne booste pas le projet mais ça crée un lien avec les gens qui me connaissent et connaissent la boutique. Je dirais que c’est plutôt de la fidélisation de clientèle et de passionnés de beaux objets.
Ton parcours avant JobYourself ?
Un parcours assez classique.
J’ai fait une école de commerce en France, sans vraiment savoir ce que je voulais faire. Puis, j’ai travaillé 8 ans en tant qu’analyste financier en Belgique et un passage de 2 ans dans la publicité.
Un moment charnière pour se réinventer
En 2019, ma mère est décédée. Ca a marqué un moment charnière dans ma vie et m’a poussé à m’orienter vers mes envies profondes. Pour elle, c’était très important que j’utilise l’argent qu’elle me léguait comme un tremplin dans ma vie. D’où ma réorientation professionnelle pour me diriger vers mes rêves. Je l’en remercie.
Ensuite, l’évènement COVID a commencé. En télétravail dans la pub, sans interaction avec les collègues, je passais mes journées sur Excel. J’ai donc négocié mon départ avec mon employeur. Je gagnais très bien ma vie, mais je ne voyais plus de sens à ce que je faisais. Je n’étais plus aligné avec moi-même.
« Actuellement, nous vivons une période où l’écoresponsabilité définira le futur de nos sociétés. Il fallait entreprendre dans un projet aligné avec ce respect pour l’environnement. Décorer son intérieur avec des objets anciens et non créés à partir de nouvelles ressources, ça fait sens ! »
À un moment tout est devenu clair et limpide, comme si les planètes s’alignaient ! Tout a fait sens ! Il n’y avait plus qu’à se lancer.
Se reconvertir passe par une formation ?
Oui, j’avais besoin de connaissances techniques, d’une véritable formation d’antiquaire. Je me suis tourné vers l’efp, un centre de formation de métiers en alternance. Ce principe de l’alternance, à raison de une journée par semaine, me permet de déjà développer mon activité en parallèle.
Là, je suis en 2e et dernière année. Cette formation professionnelle m’amène beaucoup de connaissances sur l’histoire de l’art, l’histoire du mobilier.
Antiquaire est un métier où j’apprends tous les jours. Il est impossible de tout connaitre, et je suis généraliste. Avec internet, les recherches et mon réseau qui s’agrandit, je trouve toujours l’info sur l’objet à analyser.
Pour l’heure, c’est un peu compliqué à faire en parallèle de la boutique mais j’y arrive. J’avais envie d’avancer et de gérer les 2 en même temps. Un beau défi !
Quelle a été ta première démarche avant d’entreprendre ?
J’ai surtout écouté mes envies.
Par exemple, pendant la phase de préparation chez JobYourself, ouvrir une boutique n’était pas forcément mon idée. Je me voyais avec un compte Insta et gérer de la brocante en ligne.
« Au final, grâce à ces structures d’accompagnement, plus on avance, plus on prend confiance en soi. C’était mon rêve d’avoir une boutique ! »
Oeil du coach : Sibylle Humblet
« J’aime beaucoup le projet de Nicolas car je trouve qu’il aborde ce métier d’une façon très personnelle.
Il a le don de trouver des objets particuliers et de créer des décors inspirants. ; que ce soit pour mettre les objets en avant dans sa boutique, sur son site ou ses réseaux sociaux, ou lorsqu’il réalise la décoration pour un client.
Bien sûr, ‘les goûts et les couleurs ne se discutent pas’, mais je trouve qu’il a un goût sûr et qu’il sait se mettre à la place de son client pour lui proposer ce qui lui convient réellement.
Je trouve qu’il dépoussière le mot ‘antiquaire’, ou en tout cas la perception que j’en avais, et qu’il le rend abordable ; on peut d’offrir de jolies pièces particulières, quel que soit notre budget.
Nicolas est en plus une belle personne : résilient, confiant, déterminé, ouvert et à l’écoute.
Des qualités humaines qui se retrouvent avec élégance dans son projet et les relations qu’il noue avec tous les intervenants (clients, sous-traitants, partenaires, fournisseurs …).
Tout cela fait de Reliek un projet authentique et congruent, ce que je trouve important.
Je suis très heureuse d’avoir la chance d’accompagner ce chouette projet porté par une belle personne et de belles valeurs, et je ne peux que vous encourager à le découvrir et lui rendre visite. »
Ouvrir une Boutique à Bruxelles !
« D’abord, il s’agit d’une réflexion financière avant d’agir. J’ai pleuré de joie quand je me suis rendu compte que je pouvais y arriver ! »
Avec mon expérience d’analyste financier et ma facilité avec les chiffres, j’ai créé une dizaine de plans financiers différents afin de connaitre mes options pour me lancer dans ce métier : avec boutique ou sans, loyer ou pas. Bref, j’ai fait le tour de toutes les aides que je pouvais obtenir.
J’ai commencé à chercher des locaux. De visites en visites, j’ai rencontré cette opportunité rue de l’enseignement ! Une boutique dans un quartier que n’est pas vraiment d’antiquaires. Une très belle vitrine, une belle surface, et de nombreux de travaux. Le quartier correspondait à ma cible.
J’ai pu négocier un contrat courté durée avec le propriétaire pour rentrer dans les conditions de JobYourself, la contrat de bail ne pouvant pas dépasser la durée maximale de l’accompagnement, soit 18mois.
J’ai fait 12000 € de travaux, c’est un gros risque à prendre ! Finalement j’ai effectué beaucoup de travaux moi-même. J’ai des compétences en électricité maintenant (rire)
Un boutique, mais bien plus ?
J’utilise aussi ce lieu pour proposer des évènements, des concerts. Je veux que ce soit aussi un lieu qui vive autour de la culture. J’ai déjà organisé une dégustation de vin, un concert et bientôt une expo de photos.
Ca donne une autre dimension au projet et une autre vie à l’endroit.
L’avantage de la préparation avec JobYourself?
J’ai adoré !
Ce parcours m’a donné confiance ne moi.
Au fur et à mesure qu’on présentait les outils marketing, on m‘a confirmé que ce que je proposais était bien.
Ça m’a permis d’adapter et de m’approcher de ce qui est mieux à faire.
Ta phase de test JobYourself ?
Les échanges avec ma coach sont importants pour le moral, se livrer et échanger. Et bien évidement, le confort financier du maintien du chômage.
Un conseil à donner pour entreprendre ?
- Faire ce qu’on a envie de faire, ne pas trop s’en éloigner pour une reconversion vers un métier qu’on aime.
- Se faire accompagner ! 😉… par JobYourself
JobYourself en un mot ?
Soutien !
Moral et financier 😊
Pour moi, être entrepreneur c’est… ?
La liberté !
On fait bien évidemment toujours ce que l’on veut, mais je mets le sens, les valeurs que je veux dans mon projet! Mon travail reflète cette liberté-là.
Le plus grand défi dans ton métier ?
La solitude dans la boutique, dans l’entrepreneuriat de manière général, les responsabilités, toi et toi même dans ta boutique !
Les incidences du COVID-19 sur mon projet ?
Le COVID a eu l’avantage de me permettre de négocier le loyer de la boutique.
Aujourd’hui, tenir une boutique physique en ville reste difficile !
Malheureusement, le télétravail généralisé diminue les passages dans la rue. Même si la boutique est bien située dans un quartier mixte de bureaux et résidentiel, c’est compliqué, j’aimerais voir plus de monde pendant le temps de midi et après la fermeture.
Le meilleur spot pour la brocante à Bruxelles ?
Personnellement, j’adore les brocantes d’amateur à Uccle, à Rhode-St-Genèse le dimanche matin, ce sont les meilleurs brocanteurs là-bas.
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